Parce que rien ne vaut une situation concrète pour illustrer mes propos, je me sers souvent de vos témoignages, de vos questions, de vos difficultés pour vous faire ressentir les changement possibles.
Aujourd’hui je vais partir d’une situation que j’ai vécu. Ben oui on chemine toutes et tous. C’est le chemin de la Vie 😉
Donc. Par où commencer ?
La semaine dernière j’ai explosé. Explosé oui.
Je vous explique.
Dernier jour d’un week-end en famille à la montagne. Repas de midi. Au dessert les beignets aux pommes que j’ai fait, ma ptite tradition estivale. Mes frangins habitent loin, du coup quand on se voit aux vacances j’aime faire plaisir aux enfants, donc l’été je fais des beignets salés et sucrés (fleur de courgette, pommes et nature) et l’hiver des gaufres :p
Bref, repas fini. Beignets mangés et là je vois les ptits bouts de beignets, j’en prends une pincée avec le sucre qui traîne et mon frangin assis à côté de moi qui me dit « Syl, c’est peut être pas utile non ? »
Je respire…. et me tourne vers lui en lui disant de ravaler sa phrase tout de suite, que c’est mon prob….. et mon sang n’a fait qu’un tour, je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait ! Je me suis levée, saisie d’une puissante colère, hurlant qu’il n’avait rien à me dire, que j’avais perdu 40kg, et blablabla et blablabla. Hystérique la Syl !
Je suis partie respirer plus loin et faire face à mes émotions, avec la ferme intention de les accueillir.
Mon cerveau fonctionnait à 1000 à l’heure.
Avant je serai restée campé sur ma colère, rejetant l’intégralité de la faute sur lui « non mais oh ! de quoi il se méle ! et puis d’abord on ne dit pas ce genre de chose, hein oui pas vrai que j’ai raison ? et patati et patata » Oui mais ça c’était avant.
Maintenant je ne cherche plus à qui la faute, je cherche ma responsabilité. Dans une dispute, un conflit au pire on se met en mode victime et on accuse l’autre à 100%, c’est de sa faute. Point. Au mieux on dit que c’est la faute des 2 protagonistes, 50/50. En fait ça ne fait pas avancer le schilblick. En revanche si on parle de responsabilité ça change tout.
C’est la RESPONSABILITE de chacun. Et chacun à 100% de sa propre responsabilité dans la situation et la façon dont elle a évolué. Mon frère à la sienne. J’ai la mienne.
Et du coup je récupère le pouvoir de changer les choses, de changer ma façon de vivre les choses.
Je suis convaincue que dans tout événement que je vis, que je ressens j’ai des choses à y apprendre, ça met en lumière ce sur quoi je dois changer. Moi. Oh bien sûr le vous entends maugréer « ouais ben c’est fort quand même ! c’est toi qui est blessée et c’est toi qui doit changer » Non pas DOIT, mais souhaite. Changer pour mieux vivre les choses. « Ouais ben et lui alors ?! » Lui , c’est son chemin et SA responsabilité je ne m’en occupe pas. C’est la sienne. Par contre la mienne m’importe.
Donc. Me voilà totalement envahi par mes émotions. Je me pose et respire un grand coup (euh en fait 18 000 grands coups :p ). Je les observe.
Dialogue interne :
Pourquoi j’ai attiré à moi cette situation. Quel est mon problème en ce moment ?
…
Qu’est-ce que je ressens….
De la colère. Ok.
Quand est-elle arrivée ?
Quand il m’a dit « ça suffit non ? »
Qu’ai-je ressenti ?
Heuuu…. De la honte !
Je me suis sentie humiliée !
Comment je me sentais ces derniers jours ?
Ah ben pour le coup pas bien dans mes baskets, ça faisait 4 jours que je ruminais.
Pourquoi ?
Parce que les we en famille sont compliqués à gérer niveau repas, que je sais que j’y mange trop,que je sais que je prends du poids alors que j’en ai encore à perdre, que je n’arrive pas à résister à tous ces bons plats, que je me sentais serrés dans mes habits… que j’étais en colère contre moi de ne pas être raisonnable… et que j’avais honte de voir que c’est derniers temps j’ai repris quelques kilos !!!!
Bingo !
Je venais de mettre le doigts sur de vieux traumas enfouis, d’anciennes émotions que j’avais mis de côté bien profondément et qui ne demandaient qu’à être libérées ❤
Finalement la colère et la honte que j’ai ressenti aux propos de mon frère, je les ressentais depuis un moment déjà. Comme j’ai l’habitude de dire « si ça blesse, c’est que ça raisonne en toi !’
Et mon frangin, par sa phase, n’a été que le détonateur. Tout comme ce que je ruminais et ressentais depuis quelques jours !
Et après ?
J’ai passé quelques jours à méditer, prendre le temps de réfléchir à ces ressentis, à mettre du sens sur tout cela, à faire le point sur mon parcours, à voir où j’en étais….
Je vous explique 😉
J’avais 60kg à perdre. Mon objectif de départ.
J’ai perdu en 2 ans 40 kg. Depuis un an j’ai stabilisé à + ou – 2/5 kilos.
J’ai abandonné l’idée de perdre les 20 derniers ? Non !
Mais j’ai eu besoin de temps pour m’habituer à ce nouveau moi, physiquement pas évident, j’ai du me redécouvrir, prendre soin de mon corps pour ne pas ressemblait à un Shar Pei, prendre soin de ma façon de m’alimenter, j’ai appris à distinguer envie et besoin…
Et j’ai travaillé sur des croyances très très profondes et anciennes comme la peur de manquer et celle de mourir de faim (si, si ! 😮 ), ça a pris du temps, j’ai du expérimenter plein de choses comme des jeûne, vider mes placards remplis de réserves, expérimenter les achats minimums, manger en gardant un peu de faim à la fin du repas…
Le mois de juillet venait d’ailleurs être l’ultime étape de ce chemin. Je venais de passer 1 mois sans faire aucun achat alimentaire. 1 mois ! Ah si, j’ai acheté 1 melon :p Pendant 1 mois je m’étais mis pour objectif de ne pas dépenser d’argent pour l’alimentation. J’ai profité de l’absence des enfants pour expérimenter. J’ai mangé ce que j’avais dans mon congélateur (rempli en majorité de légumes bio) et dans mes placards (céréales et légumineuses). J’ai du accepter de voir les stocks se vider. J’avais déjà cet hiver lâché mes peurs de manquer. Ça faisait un moment que je n’avais plus peur de voir mon frigo vide. Par contre le fait de ne pouvoir acheter m’a confronté à la peur de la faim. Allais-je avoir assez pour tout le mois ? J’ai du restreindre mes portions. Réfléchir à ce que je mangeais, en quelle quantité, comment… tout en mettant un point d’honneur à me régaler, à savourer.
Et je peux vous dire que ça a tangué ! Ça a secoué ! Je me suis retrouvée confronté à ma peur de la pénurie et de mourir de faim. Absurde me direz vous dans ce monde ci ? Absurde oui, mais pourtant bien réel pour mon cerveau ! La dernière semaine les stocks s’amenuisaient franchement, je me suis trouvée envahi par la panique.
Dialogue interne :
Mais si demain je n’ai plus d’argent, comment ferai-je ? je mourrai de faim !!!! »
Syl respiiiire, pour l’instant tu as de quoi aller faire les courses, tu fais juste une expérience
Oui mais quand même ! Comment survivrai-je sans argent ? Je n’ai aucune autonomie alimentaire.
Ben tu irais cultiver tes légumes pour commencer et puis souviens toi dans la nature il y a plein de bonnes choses à manger !
Ah ben oui ! J’suis bê…. Euh non « ah ben oui, je n’y avais même pas pensé »
Normal, tu avais tellement peur que tu avais le nez dans le guidon, pas pratique pour trouver des solutions !
Je suis arrivée au bout de ce mois là en n’ayant pas mangé tous mes stocks, en finissant tous mes repas avec une petite faim encore présente mais en ayant fait face à mes peurs profondes, en les ayant accueillies, observées et lâchées. Je ne me rendais pas vraiment compte du pas de géant que je venais de faire. Et me voilà d’un coup propulsé en we famille à la campagne dans une profusion alimentaire et calorique :p J’ai parlé avec ma maman de mon expérience, de mes ressentis, de mes prises de consciences. Ça a continué à faire son chemin. En guise de conclusion de cette aventure je lui dis « c’est bon je sais que je ne crains plus d’avoir faim », ce à quoi mon cerveau rectifie « non en fait je sais que je ne mourrai PLUS de faim ». Étrange phrase que celle-ci ! Quelle est donc cette mémoire que j’avais au fond de moi ? Comment ce fait-il que j’avais en moi ce programme « attention tu peux mourir de faim » ! Je ne saurai probablement jamais d’où ça vient. J’ai bien quelques pistes, mais je pense que la réponse est bien plus ancienne que moi 😉 Et puis peu importe l’essentiel c’est que ce soit remonté à la conscience et que j’ai pu lâcher ce programme ❤
Voilà donc où j’en étais. Et l’altercation avec mon frère a fait remonter à moi d’autres ressentis que j’ai touché du doigts dans les jours qui ont suivis.
En premier lieu : La honte. La honte liée au surpoids. Celle que l’on se colle dessus quand on mange quelque chose de gourmand persuadé que tous les yeux du monde sont rivés sur nous pensant « ah ben pas étonnant qu’elle ait des kilos en trop celle là avec ce qu’elle mange » !
Je dis bien « que l’on se colle dessus » parce que souvent on imagine qu’ils pourraient penser cela et pour ceux qui nous font une réflexion, comme mon frère là, les réflexions sont souvent certes maladroites, mais elles partent toutes d’un bon sentiment, les gens sont souvent persuadés que de nous dire ce genre de phrases peut nous aider, nous faire « prendre conscience ». Et puis de toute façon si ça ne raisonnait pas en nous ça nous ferait ni chaud, ni froid ces phrases, c’est donc bien qu’on y est pour quelque chose et donc… qu’on peut y faire quelque chose pour mieux le vivre :p
En second : La colère de devoir toujours faire attention parce qu’ayant encore des kilos à perdre ma marge de manœuvre est quasi inexistante, tout au plus 2/3 kg.
Conclusion de ces long mois d’introspection, de cheminement, de prise de consciences, de tests e tout genre : je suis prête !
– Sur le plan Émotionnel … allégée et sereine !
– Sur le plan Physique… je m’aime tel que je suis avec mes imperfections, mes kilos en trop et je travaille pour que ce soit mieux. Donc c’est en cours, je continue le sport pour « regrouper les chairs :p« , je ne vise pas la perfection, juste l’harmonie 😉
– Sur le plan Alimentaire : j’ai acquis un bel équilibre alimentaire, j’ai appris à manger de tout avec plaisir et gourmandise
Je n’ai plus besoin de ces derniers 20kg, de mon stock de graisse que je balade sur mes cuisses « au cas où il y aurait une famine » :p
Ça y est ces 20 derniers kilos ne me protègent plus. Ils me pèsent, me limitent et me handicapent. Je n’ai plus besoin d’eux. Je les lâche en toute sérénité. Je suis forte.
Donc je suis prête pour repartir pour les 20 derniers kilos !
J’ai donc ressorti mon appli chouchou Le Secret du Poids. Pourquoi celle ci et pas une autre ? Pas parce que j’ai été coach à LSDP City pendant 18 mois, non. Parce que c’est celle qui me convient à la perfection. J’aime le principe de « dette calorique » expliqué par Florence Delorme, l’auteure, sur lequel repose toute la méthode. J’ai 20 kg à perdre, donc
140 000 calories à rembourser. Et chaque jour en mangeant un peu moins que mon besoin moyen je rembourse de ma dette 😉
C’est simple, imagé, concret et ça me parle tjs 😉
Et il y a 2 jours en parlant avec une amie, elle me dit « 20kg ? tiens c’est pile ce que je voudrais perdre », en rigolant je lui dit « ben zou, lance toi aussi ». 24h plus tard je reçois un appel d’elle qui me dit « tu sais quoi, je me lance aussi ! » C’est marrant la vie ❤
Tout ça parce que j’ai explosé la semaine dernière, que j’ai ensuite beaucoup, beaucoup respiré :p et que ça m’a permis d’amener à la conscience tout ce qui était prêt à sortir, à lâcher.
J’ai bien fait de pas rester campé sur ma colère en désignant mon frère comme le grand coupable de mes maux !
Et oui c’est du bonheur d’être de plus en plus en paix avec soi même, libérée de ses vieilles blessures, allégée de ses vieilles valises, chaque jour de plus en plus soi. ❤
Voilà, voilà pour le cas concret à l’étude aujourd’hui :p
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