C’est l’histoire d’histoires inracontables

Les techniques GTS Concept sont des techniques de régulation émotionnelle et de déprogrammation d’empreintes post-traumatiques. Ces techniques permettent d’accompagner les personnes quelques soient les traumatismes vécus (deuils, divorces, agressions…) et évidemment aussi les traumatismes liés aux attouchements, aux viols…

Ce sont toujours des séances délicates, évidemment des séances qui restent dans le domaine intime. Difficile pour moi de vous écrire une histoire sur ce thème. Et pourtant je ne veux pas faire l’impasse sur des maix. En parler c’est rendre visible la reconstruction, remettre de la Vie au coeur de l’Être meurtri dans sa chair et son âme. Alors aujourdhui plus que jamais, ce texte est seulement inspiré de l’histoire de ces hommes et femmes que j’ai accompagné sur ce chemin de croissance post-traumatique. Nous appellerons la personne Dominique, choisissant volontairement ne prénom unisexe, parce que oui des hommes aussi sont concernés par ces traumatismes. Si le thème vous semble difficile, prenez la liberté de ne pas lire la suite. Soyez doux.ce avec vous.

Lorsque Dominique vient me voir, elle est envoyée par une collègue thérapeute. Nous sommes en Janvier. Elle vient d’avoir 43 ans. Elle s’assoit, croise ses jambes, glisse ses deux mains entre ses cuisses. Elle prend la parole et m’explique qu’elle est allée voir ma collègue pour des problèmes gynécologiques récurrents et qu’au cours de la séance elle a craqué et à dis pour la première fois ce qu’elle n’avait jamais dit avant, en tout cas pas avec ces mots-là : elle a été violée. C’était la première fois qu’elle prononçait le mot. Pourtant ça date pas d’hier ! Ma collègue lui a donné mon numéro, elle a mis quelques semaines avant de se décider à venir, parce qu’elle voulait pas remuer tout ça, mais elle avait beau faire de toute façon ça se remuait en permanence. Surtout depuis ces 6 derniers mois. Depuis l’été dernier en fait. C’était devenu un enfer. Des flash, des cauchemars, de la brume…- Que s’est-il passé il y a 6 mois ?

– Ben rien de spécial je pense. On est parti en vacances avec mon mari, notre fille et des amis. Ça à commencé là mes cauchemars d’ailleurs ! Je me réveillais en sueur avec le cœur prêt à lâcher. Bref.
Elle reprend son récit… elle a été violée quand elle avait 8 ans par un oncle. Une seule fois. Son père l’a surpris. Il lui a mis une branlée, à ramené sa fille à la maison, il l’a porté, l’a douchée, consolée et mise au lit… Elle s’est endormie dans ses bras. Et voilà. Ils n’en ont plus jamais parlé. Elle ne sait même pas si sa mère l’a su. Ils n’ont plus jamais revu le frère de son père.

– J’ai continué ma vie comme si cet épisode n’avait pas existé. Mon enfance c’est juste un truc brumeux, j’ai pas ou peu de souvenirs. La première fois que ça m’a sauté au visage c’est quand j’ai eu mon premier petit copain. Je ne supportais pas qu’il m’embrasse, j’ai compris plus tard pourquoi. Des lèvres sur les miennes… Flash-back… Brume… Il a été tellement patient. Et pourtant j’étais à 1000 lieux de faire des liens. Un jour nous étions au lit entrain de faire… bref vous voyez quoi… et là une porte claque. Je me suis figée, pétrifiée. Je n’étais plus là. Une poupée de chiffon. Il n’a rien compris. Moi non plus. Juste mon corps qui se met à trembler, trembler, trembler, lui qui me prend dans ses bras et me berce jusqu’à ce que je m’endorme. Et au réveil cette brume toujours. Des exemples comme ça j’en ai des tonnes. J’ai fini par le quitter au bout de 8 ans. C’était trop.

– Vous aviez quel âge ?

– 24 ans
Je lui serre un verre d’eau. Elle boit une gorgée et reprend de ce même ton monocorde.

– Je suis restée seule quelques années. Je me suis consacrée à ma vie pro. Ça a été dur les premières années. Je suis tombée sur un patron horrible. Collant, misogyne, sexiste… Il m’a harcelé pendant des mois. J’ai fini par en parler à des copines lors d’une soirée et j’ai vu dans leurs yeux qu’il y avait un truc qui clochait. Que c’était pas juste déplacé. Elles m’ont aidé à me sortir de son emprise.
Puis j’ai rencontré Benoit, c’était chouette avec lui. Il me faisait rire, d’ailleurs même quand il m’arrivait d’être dans la brume il trouvait toujours un truc pour qu’on en rit et ça passait comme ça. On s’est marié et on a eu notre fille. Sybille. Elle a 8 ans et demi.

– Elle est de quel mois ?

– Août

– Donc il y a 6 mois votre fille a eu 8 ans.
Dominique ouvre grands ses yeux et colle sa main à sa bouche.

– Oh p* j’avais pas fait le lien !

– Quel lien ?

– Ben l’été dernier, pendant les vacances avec les amis, et ben on a fêté les 8 ans de ma fille ! L’âge que j’avais quand ce porc a abusé de moi ! 8 ans ! J’étais une enfant bordel ! Quand je vois ma fille, comment peut-on faire ça à une merveille pareille ? Elle est l’innocence même bordel ! Et comment a-t-on pu imaginer que j’allais oublier ! « ça va passer » ! c’est ce que mon père me disait en me berçant, ça me revient ! J’ai encore sa voix dans mon oreille ! Comment a-t-il pu imaginer que c’est un truc « qui passe » !!

– Dans quelle oreille ?

– La droite

– Quelle sensation ça fait ?

– Ca crispe

– A quel endroit ? Dans l’oreille ? A l’extérieur ? Dans…

– Dans le conduit là (elle me montre son coup, sous l’oreille)
Nous commençons le traitement post-traumatique par la technique AK3 (auditif/kiesthésique) des techniques GTS Concept pour libérer cette empreinte toujours vivante et présente.
S’en suit une séance où nous alternons les techniques directes (sur ses ressentis présents) et les techniques projectives (sur écran de visualisation ce qui permet une mise à distance) auquel nous rajoutons quand nécessaire un voir deux plexiglass entre « l’écran » et elle de façon à ce que nous puissions traiter tout en la préservant, elle, ici et maintenant, en sécurité, avec moi dans ce cabinet. Du tapping permet aussi une régulation et une réharmonisation énergétique. Nous terminons cette séance par un travail de dissociation entre sa fille et elle, de façon à ce qu’elle libère sa fille du poids de son propre vécu et qu’elle puisse la voir dans toute son innocence et sa beauté.
Je lui ai expliqué la loi morcélaire du cerveau qui permet de stocker dans notre cerveau par cases (case sourire, case sourcil, case contexte, case odeur, case habit, case…) ainsi il suffit qu’un seul élément fasse penser à l’agresseur et hop ça revoit au trauma. Aujourd’hui c’était l’âge. 8 ans. Avec son premier amoureux ça a été la sensation des lèvres sur les siennes, la porte qui claque et tant d’autres… Même la tendresse de ce gentil garçon qui la berce la renvoie à cet épisode et à son père qui l’avait bercée.

– Combien de fois quand on se disputait je lui hurlais « tu n’es pas mon père ! ». J’avais jamais fait le lien. Enfin pas consciemment. Le pire c’est que quand je l’ai quitté le seul truc que j’avais à lui reprocher c’était qu’il était trop gentil avec moi, trop enveloppant, ça me mettait dans des colères folles.

– Vous comprenez maintenant ce que ça réveillait chez vous

– Ben carrément !
Je l’ai suivi pendant quelques temps. Il lui arrive encore de venir de temps en temps…La dernière fois que je l’ai vu sa fille démarrait sa puberté, voulait mettre des minis jupes et ça révélait chez elle de nouvelles peurs, de nouvelles angoisses, ça la bousculait sur son rapport à la féminité… Patiemment nous détricotons, nous allégeons et nous les rendons plus libres, elle et sa fille, d’être qui elles sont.
Voilà. Je ne pouvais pas écrire ces chroniques sans évoquer ces femmes, ces hommes et ces enfants qui ont vécu dans leur chair ces horreurs, parce qu’il est primordial que vous sachiez que l’on peut se relever de tout. Même du pire. Chacun d’eux force mon admiration, j’ai un immense amour pour eux, pour vous, pour nous, pour l’être humain capable de tout transcender. Alors si, toi qui m’as lu jusque-là, tu es concerné.e sache que tu peux te libérer de ces chaînes et reprendre le pouvoir. C’est ce que l’on appelle la résilience, ou la croissance post-traumatique. Ne reste pas seul.e. Fais-toi accompagner.

Vous avez aussi cette magnifique communauté pour vous accompagner et vous soutenir ❤ Les Résilientes

Je crois en toi. Je t’aime.

Délicieuse journée jolis vous

Sylvie

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sylviethaon.com

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