Combien de fois on a pu me poser cette question ! Parce que je suis là, parce que je fais face, parce que je souris, parce que je suis disponible… Parce qu’on suppose que je réussis là oû celui qui pose la question ne réussit pas.

Alors je vais te dire comment je fais…
J’ai envie de me mettre en boule
Je me sens seule et pas soutenue
Je bouillonne de colère
Je m’écroule de fatigue
J’explose, je hurle
Je pleure
Une part de moi se sent blessée. J’ai l’impression que cette fois ci je n’y arriverai pas. Pas encore une fois. Que mes forces sont épuisées.

Et puis une autre part de moi apparait timidement. Elle s’approche de ma part blessée, écartelée entre prendre soin des autres et prendre soin de soi. Elle s’assoit à côté sans rien dire et l’écoute. Patiemment. Longuement.

Une autre part apparait, trépignant, pestant, ralant, reprochant… À vouloir être forte te voilà fragile ! Et continue de penser aux autres avant de penser à toi ! Ça causera ta perte ! Elle est en colère contre ma part blessée. Encore une fois tu t’es oubliée, négligée, mal aimée ! Et elle se tourne vers ma part bienveillante et l’asticote à son tour « oh et toi avec tes vagues d’amour et d’empathie tu crois vraiment que tu vas changer le monde !! »

La part pleine d’amour écoute patiemment. Longuement.

Ma part blessée finit par se laisser aller sur l’epaule de ma part Amour, ça lui fait du bien. Elle se requinte et à force de parler, d’exprimer elle rencontre de nouvelles idées, de nouveaux points de vue, elle s’appaise. La part qui juge voyant la part blessée aller mieux se détend et fini par tomber en larmes « j’ai eu si peur pour toi !! Je voulais te protéger !!!! ». Elle rejoint ma part blessée sur les marches et pose elle aussi sa tête sur l’épaule de ma part Amour.

Le tsunami est passé.
Viendra l’heure de la reconstruction.
Pour l’instant l’heure est à la récupération. Chaque chose en son temps.

Voilà. Je fais juste de mon mieux. Comme toi.

Délicieuse journée joli toi

SyLVie