Aujourd’hui je suis triste.
Triste et révoltée.
Il est rare que je l’exprime ici mais cette révolte je l’espère constructive instructive et j’espère qu’elle me fera grandir.
J’ai un fils de 17ans. Il est lycéen. En classe de 1ère.
Depuis le debut du confinement je vois des enseignants qui expriment leur désarrois, des parents qui disent leur difficultés, un ministère qui fait ce qu’il fait. Tous au nom de la continuité pédagogique.
Tous tourné vers « l’avenir » des adolesecents, leur retour au lycée, leur niveau scolaire, au nom de la réussite….
Est-ce vraiment là la priorité absolue ?! Est-ce vraiment là que se situe la réussite ?
Qui veille à leur bien-être émotionnel, à leur ressentis à être contraints à l’isolement à un âge ou les copains sont si importants, à la dégradation de leur confiance et de leur image quand ils se retrouvent seuls en but à des leçons qu’ils ne comprennent pas, à leur colère face à des adultes qui ont failli leur transmettant un monde abimé, démotivés pour certains face à l’ampleur de la tâche qui s’annonce et pire… pour certains désenchanté quand à un avenir possible.
Qui veille à cela ?!
A l’heure des neurosciences nous ne pouvons plus nier le lien entre les émotions, notre capacité d’apprentissage, notre capacité à nous organiser, à structer notre pensée, faire des projets…
Et puis…. Peut-on réellement vouloir que ça redevienne comme avant, qu’à la sortie du confinement nous reprenions le cour des choses ?
Que transmettons-nous à nos enfants, à nos ados à cet instant -là en exigeant d’eux qu’ils continuent, qu’ils s’accrochent, qu’ils travaillent durs, qu’ils gardent le rythme, qu’ils se bougent voyons ?!
Je m’interroge et me remets en question. Quel message est-ce que je transmets à mon fils ? « Coûte que coûte avance » ?
Au nom de quoi ? D’un vieux système qu’on a fait notre ? Pour quoi ? Pour qui ?
La réussite ?
La peur d’être exclu ?
La fierté d’un bon poste ?
Un confort financier ?
Une réussite sociale ?
Un PIB florissant ?
Pour quels résultats ?
Une humanité coupée de sa Nature ?
Des individus coupés de leur Nature ?
Des Êtres désenchantés travaillants pour survivre ?
Une planète pillées par notre avidité à consommer ?
Fils,
Voila des années que je t’assène des « continue mon fils, accroche-toi ! »
Je les ai dit parce que je ne savais pas dire autre chose, parce que j’avais peur pour toi, pour ton « avenir ».
Et puis il y a eu aujourd’hui. Et j’ai vu les dégats que nous avons fait. Moi, tes profs les grands pontes, la société. Chacun responsable. A dire vrai, c’est pas moi qui l’ai vu. C’est toi qui me l’as montré à grands coup de colère dans ton putching ball, t’écroulant ensuite en pleurs. Trop. C’est trop.
Alors aujourd’hui je te demande pardon. A toi et à tous tes camarades, à mes clients de ton âge. Pardon de n’avoir pas été à la hauteur par peur, par habitude… Certes nous pensions bien faire. Mais maintenant je ne peux plus ignorer que nous faisions fausse route.
– Alors tout s’écroule Mam’s ?
– Non mon fils. Tout commence. Tu sais le processus de création est toujours precédé d’une période de chaos.
– J’comprends pas Mam’s
– Regarde quand je crée un mandala tu vois le bazard que je mets au départ ? Avec les magazines que je découpe, la peinture, les boîtes avec les différents papiers….
– A ouais c’est le souk !
– Et puis ensuite je trie, je fais des choix, j’écoute mon coeur, je suis ma joie et les choses finissent pas se mettre en place. À chaque fois je suis étonnée du résultat. Il dépasse toujours mes attentes.
Et tu sais quoi mon fils?
– Non Mam’s
– À aucun moment dans ce processus je ne laisserai quelqu’un intervenir. A cet instant là en pleine création, connectée à mon coeur, à ma joie, à mon âme, à ma force créatrice (tu l’appelles comme tu veux) je suis seule maître de mes choix, ils sont fluides, évidents. Et quand je doute, je laisse poser, je vais faire autre chose, je retrouve ma joie et d’un coup ça se débloque
– Quel rapport avec mes cours, Pronote, mes notes pourries, ce putain de confinement et mon avenir ?
– Tu es dans la phase de chaos. Il y en a de partout. Oublie Pronote. Oublie les notes. Pose-toi. Respire. Toi aussi tu as le droir de prendre ce confinement comme un temps pour mieux te connaître. Trouve ce qui te fait du bien dans ce contexte. Nourris ton coeur. Nourris ta joie. Découvre tes passions. Fouille. Creuse. De plus en plus profond en toi. Tu portes en toi des merveilles qui ne se trouvent pas dans Pronote, qui ne s’évaluent pas à coup de notes et ne dépendent de personne d’autre que toi.
– T’es sûre Mam’s ?
– Oui. C’est la passion qui rend les gens brillants. Alors peu importe ce que tu choisis de faire mais fais le avec passion. C’est de cela que le monde à besoin.
– Et l’école Mam’s ?
– C’est un moyen parmis tant d’autres. Ta priorité absolue c’est toi, ton équilibre et que tu aies de la joie à vivre cette vie et à relever les challenges qui sont à relever par votre génération.
– J’vais faire comment ?
– Aucune idée. Tu feras pas à pas. Tu en as la force au fond de toi. Et je serai là pour t’accompagner, t’épauler. J’dis pas que je flipperai pas par moment mais promis je m’occuperai de mes peurs et je sais qu’en faisant cela je te rendrai à chaque fois un peu plus autonome, confiant, responsable et libre. Libre d’Être toi au delà de mes peurs, au delà des attentes d’une société obsolête. Libre de contribuer à ton devenir et à celui du monde.
– Outch sacrée pression Mam’s !
– Oh non mon fils ! Fais de ton mieux. Parfois tu te tromperas. Parfois tu échoueras. Mais à chaque fois tu grandiras.
Tu sais fils, depuis des mois je reçois en consultation de plus en plus de jeunes s’orientant vers de nouveaux horizons, osant créer leur propre chemin, suivants leurs passions, échouant parfois, exigeant de prendre des voies qui ont du sens pour eux même si pour cela ils doivent s’opposer à leurs parents, terroriser père et mère, écouter les leçons de morales de leurs anciens. Je les accompagne sur ce chemin en route vers leur réalisation. Leur audace m’impressionne ! Comme celle de ta soeur d’aiileurs qui a choisi cette même voie ! Et ils m’enseignent tellement !
Alors je vais te dire à toi ce que je leur dis à eux :
Même si le chemin te parait parfois cahotique voir inexistant, garde juste le cap : suis ta joie.
– Ça marche Mam’s ! Juste un truc…
– Quoi ?
– Promets que toi aussi tu vas suivre le même cap, avec audace et persevérance.
– Promis fils. Avec audace et perséverante je vais suivre ma joie.. Merci pour la leçon fiston 🙏
Mam’s
Aujourd’hui je suis triste.
Triste et révoltée.
Il est rare que je l’exprime ici mais cette révolte je l’espère constructive instructive et j’espère qu’elle me fera grandir.
J’ai un fils de 17ans. Il est lycéen. En classe de 1ère.
Depuis le debut du confinement je vois des enseignants qui expriment leur désarrois, des parents qui disent leur difficultés, un ministère qui fait ce qu’il fait. Tous au nom de la continuité pédagogique.
Tous tourné vers « l’avenir » des adolesecents, leur retour au lycée, leur niveau scolaire, au nom de la réussite….
Est-ce vraiment là la priorité absolue ?! Est-ce vraiment là que se situe la réussite ?
Qui veille à leur bien-être émotionnel, à leur ressentis à être contraints à l’isolement à un âge ou les copains sont si importants, à la dégradation de leur confiance et de leur image quand ils se retrouvent seuls en but à des leçons qu’ils ne comprennent pas, à leur colère face à des adultes qui ont failli leur transmettant un monde abimé, démotivés pour certains face à l’ampleur de la tâche qui s’annonce et pire… pour certains désenchanté quand à un avenir possible.
Qui veille à cela ?!
A l’heure des neurosciences nous ne pouvons plus nier le lien entre les émotions, notre capacité d’apprentissage, notre capacité à nous organiser, à structer notre pensée, faire des projets…
Et puis…. Peut-on réellement vouloir que ça redevienne comme avant, qu’à la sortie du confinement nous reprenions le cour des choses ?
Que transmettons-nous à nos enfants, à nos ados à cet instant -là en exigeant d’eux qu’ils continuent, qu’ils s’accrochent, qu’ils travaillent durs, qu’ils gardent le rythme, qu’ils se bougent voyons ?!
Je m’interroge et me remets en question. Quel message est-ce que je transmets à mon fils ? « Coûte que coûte avance » ?
Au nom de quoi ? D’un vieux système qu’on a fait notre ? Pour quoi ? Pour qui ?
La réussite ?
La peur d’être exclu ?
La fierté d’un bon poste ?
Un confort financier ?
Une réussite sociale ?
Un PIB florissant ?
Pour quels résultats ?
Une humanité coupée de sa Nature ?
Des individus coupés de leur Nature ?
Des Êtres désenchantés travaillants pour survivre ?
Une planète pillées par notre avidité à consommer ?
Fils,
Voila des années que je t’assène des « continue mon fils, accroche-toi ! »
Je les ai dit parce que je ne savais pas dire autre chose, parce que j’avais peur pour toi, pour ton « avenir ».
Et puis il y a eu aujourd’hui. Et j’ai vu les dégats que nous avons fait. Moi, tes profs les grands pontes, la société. Chacun responsable. A dire vrai, c’est pas moi qui l’ai vu. C’est toi qui me l’as montré à grands coup de colère dans ton putching ball, t’écroulant ensuite en pleurs. Trop. C’est trop.
Alors aujourd’hui je te demande pardon. A toi et à tous tes camarades, à mes clients de ton âge. Pardon de n’avoir pas été à la hauteur par peur, par habitude… Certes nous pensions bien faire. Mais maintenant je ne peux plus ignorer que nous faisions fausse route.
– Alors tout s’écroule Mam’s ?
– Non mon fils. Tout commence. Tu sais le processus de création est toujours precédé d’une période de chaos.
– J’comprends pas Mam’s
– Regarde quand je crée un mandala tu vois le bazard que je mets au départ ? Avec les magazines que je découpe, la peinture, les boîtes avec les différents papiers….
– A ouais c’est le souk !
– Et puis ensuite je trie, je fais des choix, j’écoute mon coeur, je suis ma joie et les choses finissent pas se mettre en place. À chaque fois je suis étonnée du résultat. Il dépasse toujours mes attentes.
Et tu sais quoi mon fils?
– Non Mam’s
– À aucun moment dans ce processus je ne laisserai quelqu’un intervenir. A cet instant là en pleine création, connectée à mon coeur, à ma joie, à mon âme, à ma force créatrice (tu l’appelles comme tu veux) je suis seule maître de mes choix, ils sont fluides, évidents. Et quand je doute, je laisse poser, je vais faire autre chose, je retrouve ma joie et d’un coup ça se débloque
– Quel rapport avec mes cours, Pronote, mes notes pourries, ce putain de confinement et mon avenir ?
– Tu es dans la phase de chaos. Il y en a de partout. Oublie Pronote. Oublie les notes. Pose-toi. Respire. Toi aussi tu as le droir de prendre ce confinement comme un temps pour mieux te connaître. Trouve ce qui te fait du bien dans ce contexte. Nourris ton coeur. Nourris ta joie. Découvre tes passions. Fouille. Creuse. De plus en plus profond en toi. Tu portes en toi des merveilles qui ne se trouvent pas dans Pronote, qui ne s’évaluent pas à coup de notes et ne dépendent de personne d’autre que toi.
– T’es sûre Mam’s ?
– Oui. C’est la passion qui rend les gens brillants. Alors peu importe ce que tu choisis de faire mais fais le avec passion. C’est de cela que le monde à besoin.
– Et l’école Mam’s ?
– C’est un moyen parmis tant d’autres. Ta priorité absolue c’est toi, ton équilibre et que tu aies de la joie à vivre cette vie et à relever les challenges qui sont à relever par votre génération.
– J’vais faire comment ?
– Aucune idée. Tu feras pas à pas. Tu en as la force au fond de toi. Et je serai là pour t’accompagner, t’épauler. J’dis pas que je flipperai pas par moment mais promis je m’occuperai de mes peurs et je sais qu’en faisant cela je te rendrai à chaque fois un peu plus autonome, confiant, responsable et libre. Libre d’Être toi au delà de mes peurs, au delà des attentes d’une société obsolête. Libre de contribuer à ton devenir et à celui du monde.
– Outch sacrée pression Mam’s !
– Oh non mon fils ! Fais de ton mieux. Parfois tu te tromperas. Parfois tu échoueras. Mais à chaque fois tu grandiras.
Tu sais fils, depuis des mois je reçois en consultation de plus en plus de jeunes s’orientant vers de nouveaux horizons, osant créer leur propre chemin, suivants leurs passions, échouant parfois, exigeant de prendre des voies qui ont du sens pour eux même si pour cela ils doivent s’opposer à leurs parents, terroriser père et mère, écouter les leçons de morales de leurs anciens. Je les accompagne sur ce chemin en route vers leur réalisation. Leur audace m’impressionne ! Comme celle de ta soeur d’aiileurs qui a choisi cette même voie ! Et ils m’enseignent tellement !
Alors je vais te dire à toi ce que je leur dis à eux :
Même si le chemin te parait parfois cahotique voir inexistant, garde juste le cap : suis ta joie.
– Ça marche Mam’s ! Juste un truc…
– Quoi ?
– Promets que toi aussi tu vas suivre le même cap, avec audace et persevérance.
– Promis fils. Avec audace et perséverante je vais suivre ma joie.. Merci pour la leçon fiston 🙏
Mam’s
Votre commentaire